Pour rappel ou info, toutes nos chiennes pratiquent des sports canins à plus ou moins haut niveau.
Pampa est une ex-chienne d’agility qui, à 14 ans, est aujourd’hui à la retraite
Yéti, 7 ans, est une chienne de sport de haut niveau qui pratique en compétition l’obé rythmée, l’agility et le frisbee (niveau international).
Cerise, 6 ans, est une chienne de frisbee qui fait quelques compétitions internationales par an
Miette, 2 ans, est un excellent chien de sport en devenir. Elle s’entraîne au treiball, à l’agility et au frisbee.
Souvent (voire tout le temps), les gens semblent penser que Camille et moi passons notre journée à entraîner nos chiens, à répéter nos chorés, à faire du clicker et des exercices d’obéissance, et que quand nous ne sommes pas en entraînement, nous sommes en compétition. Comment dire… Ni Camille ni moi n’avons des chiens qui se tueraient pour la balle ou qui pourraient faire de l’agility ou du frisbee toute la journée. Et je dois dire que moi non plus, je ne pourrais pas ! Miette et Cerise, Pampa et Yéti se lasseraient bien vite de travailler avec nous si nous les soumettions à un entraînement intensif quotidien. L’équilibre mental de nos chiennes est un point crucial pour nous, et cet équilibre passe avant tout par de longues périodes de liberté physique et psychologiques. Notre objectif principal, ce n’est pas d’avoir des chiens au top de leurs apprentissages, c’est d’avoir des chiens au top de leur joie au travail et de leur forme physique. Un chien joyeux au travail vaut 1000 fois plus qu’un chien surentraîné. Avant d’avoir un chien de sport, je veux avoir un copain de jeu !
Pour vous faire comprendre quelle vie mènent nos chiennes, je consacrerai donc cet article à leur rythme quotidien. Je parlerai ici surtout de Pampa et Yéti, mais les chiennes de Camille sont peu ou prou au même « régime » (avec un peu plus de temps consacré aux apprentissages et à la proprioception pour Miette, vu qu’elle est encore jeune et au début de son parcours).
Vous savez tous que les chiens de sport ont besoin de beaucoup d’activités dans leurs journées. Ces activités peuvent se faire avec le maître (balades, jeux, apprentissages) et sans le maître (repos, jeux avec d’autres chiens, mastication, destructions…). Nous parlerons ici surtout des activités avec le maître.
Pour schématiser les choses, j’ai réduit ces activités en 6 catégories, que j’ai classées ici du moins contraignant mentalement au plus engageant (attention, tout doit cependant rester ludique).
Voici deux graphiques représentant les différentes activités de Yéti. Vous voyez que les balades et le repos occupent une immense majorité de son temps ! Dans la gamme de vert, ce sont les activités qui demandent le moins d’effort de concentration. Plus on va vers le rouge, plus le chien doit fournir un effort.
Si vous souhaitez vous amuser à remplir un graphique pour votre chien, n’hésitez pas à le télécharger ici !
- Repos et activités autonomes (74 % du temps pour Yéti): repos, mastication, toilette, manger, dormir, interagir avec d’autres chiens…
- Les balades (20 % du temps). En liberté, elles permettent au chien de répondre à ses besoins naturels et essentiels à son équilibre : de défouler, renifler, explorer (manger des cochonneries, en ce qui concerne mes chiennes), chasser… Parfois, on glisse un ou deux petits jeux ou exercices pendant les balades, à dose homéopathique, ni vu ni connu. Ca permet de travailler des petites choses tout en donnant du piment à la balade.
Pour Yéti, cela représente entre 1h30 et 2h30 par jour, soit 20 % de sa journée.
Pour Pampa, entre 1 et 2h par jour, soit 13 % de sa journée).
- Faire mumuse ( 1 %) : chez nous, cela consiste surtout à jouer à la bagarre, courir dans tous les sens en se pourchassant ou à jouer à tugger assise par terre. Ce jeu n’a aucun but (sinon, bien sûr, renforcer la relation qui nous unit). Il est juste drôle, on se vide la tête, tout en respectant quand même quelques règles essentielles (on ne me mord pas, on ne m’attrape pas la manche ou la jambe de pantalon en la secouant comme une malade, on lâche le jouet pour que je puisse le relancer)
En général, je joue comme ça quand je vois que les chiennes ont envie. Il n’y a pas de rituel précis. C’est comme ça vient…
Pour Yéti, cela représente environ 15 minutes, 3 fois par semaine, soit 1% de sa journée.
Pour Pampa, 2 à 5 minutes, 3 fois par semaine, soit 0.3 % de sa journée (à son âge, on est moins joueur et moins endurant)
Une petite vidéo des moments de jeu avec Pampa.
- Défouloir intelligent (1 %). On est à la limite de « faire mumuse », mais j’ai en général un objectif en tête, que je n’ai pas du tout quand je fais du jeu pur et simple. Ces jeux ont pour objectif de défouler Yéti quand elle n’a pas assez de balade, mais aussi de réviser dans la bonne humeur des exercices déjà acquis: par exemple, entre 2 lancers de balles, je peux lui demander de marcher au pied sur quelques pas, puis je relance la balle. Je peux réviser une figure de frisbee ou deux-trois passes d’obé-rythmée avant de me remettre à courir et tugger. Ces exercices sont toujours entrecoupés soit de jeu, soit de pauses exploration/reniflage (pendant ce temps, je joue avec Pampa).
- Apprentissages (- de 0.5 %): cette partie est bien sûr moins importante dans la vie d’un chien de plus de 5 ans que dans celle d’un jeune chien. Toutefois, il me semble important que les chiens continuent à apprendre de nouvelles choses. A titre d’exemple, en 2015, j’ai appris à Yéti un ordre pour tourner court en agility (mieux vaut tard que jamais !), plusieurs figures d’obé rythmée (notamment se tenir sur mon épaule, pattes avant sur ma main, ou rentrer et sortir sur ordre de son « petit cercueil » pour sa choré vampire), quelques tricks (“chevalier” : elle doit tenir un “glaive” avec sa patte avant) et deux ou trois figures de frisbee.
Pour Yéti, c’est assez irrégulier. Parfois, elle ne va rien apprendre pendant 2 mois, et parfois, elle va apprendre plusieurs choses en un mois. En fonction de nos envies et de nos besoins. En moyenne, cela représente 5 à 15 minutes, 2 à 3 fois par mois, soit 0.15 % de son temps.
Pour Pampa, les nouveaux apprentissages sont très limités. Elle commence à avoir du mal à enregistrer. Cela représente 5 minutes, 2 mois par mois, soit 0.06 % de son temps.
Pour Miette, qui a encore beaucoup à apprendre, cela occupera forcément plus de temps.
- Préparation et entretien physiques spécifiques (1 %) (à distinguer de balade en plein nature, qui est pour moi la meilleure des préparations physiques). Ici, je vais faire des jeux ciblés pour maintenir mes chiennes en forme. Exercices de proprioception, cavaletti (petits obstacles à franchir à ras du sol pour bien développer les foulées et faire attention à ses pattes), exercices d’équilibre, formatage des sauts sur des obstacles ou des ballons, jeux de « pattes » au clicker, canicross pour le souffle, travail cardio « fractionné » en courant après des balles etc. Une partie de ces jeux se font à coup de 10 secondes en cours de balade. Ainsi, elles ne se rendent pas compte du tout qu’elles font des « exercices ». Pour elles, c’est juste un petit jeu qui agrémente la balade. Ce sont aussi des jeux que je fais volontiers chez moi pour les occuper quand il pleut (ballon d’équilibre, clicker etc)
Pour Yéti, cela représente entre 10 minutes et 1h15 par semaine (en fonction de si je fais du canicross ou pas), soit 0.9 % de sa journée.
Pour Pampa, je fais surtout des jeux pour entretenir sa musculature et la fluidité de mouvement, mais le reste se fait par les balades. Cela représente 5 à 10 minutes par semaine, soit 1 % de sa journée.
Pour Miette, en tant que jeune chien, cela représente également une part un peu plus importante, mais à très petites doses à la fois pour ne pas la lasser. - Répétitions avant compète (- de 0.5 %). Il s’agit pour moi du seul vrai entraînement que je m’impose. Environ un mois avant les compétitions, j’essaye de répéter mes chorégraphies (par morceau ou en entier), 2 fois pour l’obé rythmée (plus, ça va la « souler »), et 2 à 4 fois pour le frisbee (plus, ça va la fatiguer). Une semaine à 10 jours avant la compétition, je ne répète plus du tout, c’est « rinçage de cerveau ». On ne fait plus que balades et défouloire intelligent.
Pour Yéti, cela représente en moyenne durant la saison de compétition 2 entraînements de 10 à 15 minutes par semaine (sauf la semaine avant la compète), soit 0.45 % de son temps (uniquement en saison de compète. En hiver, on ne répète pas, on se rince le cerveau).
Pampa ne fait plus de compétition, donc ça ne la concerne pas…
Pour ce qui est des répétitions ou exercices de frisbee, j’en fais assez peu, pour diverses raisons :
- Elle a 7 ans, et je tiens à ce qu’on puisse jouer ensemble encore plusieurs années. Pour ça, je dois épargner ses articulations.
- Elle a 7 ans, et connaît donc déjà bien son job. Bien sûr, il y a toujours des nouvelles choses à peaufiner, mais elle sait travailler et n’a pas besoin de 50 répétitions pour apprendre.
- Mon but est encore et toujours qu’elle soit « au taquet » quand elle joue au frisbee, je ne veux donc surtout pas la lasser en jouant trop.
Voici un exemple typique d’entraînement avec Yéti. Il commence par 5 minutes d’échauffements/amusements et finit par un défouloire. Entre temps, je travaille un nouvel enchaînement avec une nouvelle figure, l’armvault (elle saute en prenant appui sur mon bras). Le tout a dû durer entre 10 et 15 minutes.
Ce qui est important que vous compreniez, c’est que tous ces entraînements et apprentissages sont faits sous forme de jeux dynamiques et sympathiques, et durent entre 30 seconde et 15 minutes (si 15 minutes, avec pauses intermédiaires). Jamais les chiennes n’ont l’impression de travailler. On ne s’installe pas pour une séance de travail, on part jouer. Et souvent (surtout pour les jeunes chiens), les apprentissages sont distillés au compte goûte et à dose homéopathique au sein des balades.
Quant à l’obéissance, c’est surtout dans le quotidien que l’on va la travailler (attends à la porte, reste sur le trottoir, reviens même si tu as trouvé du pain, reste à ta place…). On ne fait pas vraiment de sessions d’obéissances en soi.
Le reste du temps, on se repose !
Voilà à quoi ressemble la vie de nos chiennes. Certes plus actives que celle du chien moyen, mais bien moins harassantes que ce à quoi on peut s’attendre. Ce n’est pas une formule modèle, c’est juste la formule qui nous va, et surtout qui va à nos chiennes ; celle qu’on a trouvée pour avoir des chiens qui ont toujours envie d’interagir avec nous, ne se lassent pas d’un exercice et restent en bonne santé physique et mentale, autant que la nature le permet.