Je vous présente Atchamana, dite Atcha. articles_4839-1.jpg

 

Elle est en liberté dans mon appartement. Ca fait maintenant deux ans qu’elle vit  avec moi, ou plutôt en parallèle de moi. Ce n’est pas qu’elle ne m’aime pas.
Au contraire, elle apprécie ma présence… mais de loin. J’ai adopté Atcha adulte et elle a toujours eu une grande méfiance envers l’être humain. Elle n’a plus vraiment peur de moi, je fais
partie de son paysage. Il lui arrive même de venir se faire caresser (rarement, mais ça lui arrive). Mais quand c’est moi qui veux aller vers elle, si je ne prends pas toutes les précautions,
elle fuit et retourne se cacher dans son clapier à deux étages ou dans on arbre à chats (son “arbre Atcha”).

Comme tout le monde, j’ai essayé plusieurs façons de l’amadouer : jouer la passivité en restant assise par terre, tenter lui prouver que le contact est agréable en
la massant, l’attirer avec de la nourriture (qu’elle refusait la plupart du temps), la laisser vivre dans son coin… Rien n’y a fait. Mais justement, j’ai fait ça “comme tout le monde”. Or, la
semaine dernière, j’ai eu une illumination… Sur ce coup-là, je ne suis pas “tout le monde”, je suis une professionnelle du comportement animal ! Alors j’ai rangé ma casquette de maîtresse de
lapin bien intentionnée, et j’ai sorti celle de spécialiste de la rééducation de l’animal craintif. M’inspirant à la fois de mon expérience sur les chiens et du travail des chuchoteurs sur les
chevaux, je me suis lancée avec méthode, rigueur et clicker dans la rééducation de ma lapine.

Evidemment, il me fallait travailler 100 % en positif : ce n’est pas en lui bottant les fesses que j’allais lui redonner confiance. Mais voilà, qu’est-ce qui est
positif pour un animal qui refuse le contact et est trop stressé pour accepter la nourriture ? L’absence de contact, justement !

Pendant deux jorus, à chaque fois que je faisais un pas vers elle et qu’elle ne fuyait pas, je cliquais (avec un appel de langue) et je m’en allais. Elle s’est
rendu compte que ce “clic” était lié à quelque chose d’agréable : je la laisse tranquille. C’est comme ça que travaillent les “chuchoteurs” de la Cense. Peu à peu, elle a pris confiance en ce clic, puis en moi, qui produisais le clic. De là, elle a accepté
la nourriture et j’ai pu aller plus loin.

En fait, c’était tout simplement du shaping : amener l’animal à adopter un comportement en décomposant et félicitant chaque étape, jusqu’à ce qu’on arrive au
résultat escompté. Dans ce cas, le résultat que je m’étais fixé, c’était qu’elle vienne quand je l’appelle et qu’elle se laisse caresser sans stresser.

Rigueur, patience, méthode… En 6 jours, j’ai obtenu plus qu’en deux ans… Voici une petite vidéo pour vous montrer nos progrès. Et on ne compte pas en rester là ! Mais patience… Un pas à la
fois…