Petit résumé des événements : Audrey, une de mes premières élèves de frisbee, et moi, avons participé le 3 juin à la Dog Chow Disc Cup (AWI). Nous sommes arrivées 5e et 9e sur 22 au classement international freestyle, et 1ère et 2e au classement France freestyle. Yéti et moi sommes sélectionnées aux championnats du monde et d’Europe. Première française de l’histoire présente aux championnats d’Europe AWI !

 

Yannick et Yéti, Audrey et Helios, championne et vice-championne de France de disc dog freestyle !

Je suis fière ! Mais pas de la fierté suffisante d’un businessman qui remporte un marché juteux. Pas de la fierté blasée de l’habitué des médailles et des podiums.

Je suis fière de la fierté exubérante et candide d’une gamine qui a gagné contre les garçons au ballon prisonnier !
Fière comme une maman qui voit son fiston remporter son premier match de tennis !
Fière comme une maîtresse dont l’élève gagne un prix à la dictée de Pivot !

Je suis fière ! Je suis super fière !

Et pourquoi suis-je fière ? Parce que Yéti et moi avons été sacrées meilleures joueuses de France ce jour-là ? Oui, bien sûr, mais pas que… Après tout, les autres joueurs français avaient tout simplement moins d’expérience que nous, et certains sont, j’en suis sûre, très prometteurs !

Merci Dog Chow ! Photo Purina - Patricia Bassen

Non, en vérité, il y a plein de petites raisons qui font ma vraie fierté.

– Tout le monde sait d’où on vient avec Yéti, pas la peine d’en faire des tartines, mais l’idée que la meilleure chienne de frisbee de France soit une chienne adoptée à l’âge adulte, au passé difficile, et non un chien spécialement élevé depuis ses deux mois pour jouer au frisbee, je trouve ça cool ! D’autant plus que le vice-champion, Helios, est lui aussi un chien adopté adulte au passé difficile ! Cliché numéro un, out !

– Je cloue un peu le bec à tous ceux qui me disent (ayant un peu pitié de moi avec ma Yéti) : “C’est ton premier chien de frisbee. Le prochain, tu pourras le choisir mieux (sous entendu, tu prendras un border)”. Dans la forêt de border collies (il est vrai, spécialement doués pour la discipline) qui composent cette compétition, on trouve deux chiens tout bizarres qui ne ressemblent à rien et n’ont aucun pédigrée, et ce sont justement eux qui gagnent ! Cliché numéro deux, out ! N’oublions pas qu’à ses origines, le frisbee était un sport que l’on pratiquait beaucoup avec chiens croisés issus de refuges (des “shelter dogs” ou “rescue dogs”). Sûrement parce que ces chiens avaient trop d’énergie pour des maîtres lambda, et se retrouvaient au bord de la route à 10 mois… Ca ne vous rappelle personne ?

– J’arrive avec le plus petit chien de la compète. Ceux qui ne me connaissent pas me regardent avec commisération. Yéti attend calmement son tour. Elle est tranquille, presque impassible, comme elle sait si bien l’être. On me dit “Elle a l’air vachement calme, quand même (sous-entendu “molle”)”. Et puis c’est notre tour ! Le Yéti se réveille ! Quand on sort du terrain, les regards apitoyés ont changé. Et je retiens cette phrase de Maxime de la Baume, de Purina : “Elle a tout d’une grande” ! Cliché numéro trois, out !

Photo Sebastien Chiasson

– Ma Yéti a été juste parfaite ! Elle qui n’attrape pas très bien les frisbees en a pris 20/25 sur mon dernier passage. Elle était dans les temps, réglée au centimètre. Pas une fois j’ai dû penser à rattraper une erreur ou corriger sa trajectoire. Un vrai bonheur ! Et me voilà qui talonne mon idole, l’Allemande Angela Tederke (notée 34.38 à la deuxième choré, et moi 34.34 !), et un des meilleurs profs que j’ai eus : le Belge Sven Van Driessche (35). Tout ce travail récompensé !

Photo Sebastien Chiasson

– Pour la première fois en compétition, je me suis vraiment amusée. D’habitude, je suis hyper concentrée, voire stressée. Cette fois, j’ai profité du moment, un vrai moment de jeu avec ma chienne. J’ai oublié les juges, j’ai écouté la musique entraînante et mes amis qui hurlaient dans le public, et j’ai vraiment pris mon pied ! Et je pense que ça s’est vu !

On se marre ! Photo Purina- Patricia Bassen

 

– Et puis, surtout, surtout, je suis fière qu’Audrey soit arrivée vice-championne avec son chien qui, il y a encore un an et demi, l’obligeait à raser les murs pour éviter de croiser d’autres chiens. Un chien rééduqué par le jeu, qui a réappris à côtoyer ses congénères, et qui peut maintenant non seulement participer à une compétition avec des dizaines d’autres chiens, mais en plus en sortir très bien classé ! Fière parce qu’Audrey a commencé en même temps que les autres compétiteurs français (il y a un peu moins d’un an) et que grâce à sa grande motivation (et aussi un peu grâce à mon “coaching”), elle a appris, mieux que les autres, à gérer son chien, ses disques, ses figures… Bref, à faire une vraie belle chorégraphie de freestyle, et non juste une succession de lancers et de figures mis bout à bout.

Helios, mort de rire ! Photo Thomas Bony
Gestion des disques parfaite : Audrey file ramasser ses disques sans perdre du temps à regarder si le chien a rattrapé

 

Bref, pour tout ça, et aussi parce qu’on peut maintenant dire que Canissimo est l’école de frisbee numéro un en France, je suis fière !

Merci à Audrey et Thomas de m’avoir accompagnée à cette compète. Merci à ceux qui ont hurlé pour moi dans le public (Audrey, Thomas, Mathilde, Sebastien…). Merci à SantéVet d’avoir cru en nous. Merci à Tiphaine et Maxime de Purina-Dog Chow d’avoir organisé l’événement et d’avoir placé leur confiance en nous pour les championnats d’Europe à venir. Merci à Catherine Collignon, d’Animalin, de m’avoir fait découvrir la discipline en organisant le premier stage en France.